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Pr Abdoulaye SAKHO – UCAD

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Les quotidiens sénégalais ont ‘’raté le virage du numérique’’ car n’ayant pas pu créer des innovations technologiques aptes à leur permettre de se départir de l’hégémonie de l’usage du papier, a affirmé mardi à Dakar, le professeur Abdoulaye Sakho, agrégé de droit à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
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« On a raté le virage du numérique pour la presse écrite au Sénégal. L’usage persistant de l’impression avec papier a empêché le développement de l’innovation technologique. Très peu d’initiatives sont prises pour des propositions de valeur. On a attendu et on a subi », a dit le professeur Sakho qui introduisait le cours de la 4eme édition des mardis du numérique axé sur le thème : »Les média dans la tourmente du numérique: régulation ou libre expansion? ».
Les rencontres sont organisées par African Performance Institute, une association pour valoriser le numérique de l’Afrique vers l’Afrique, selon Ibrahima Nour Eddine Diagne, président d’African Performance Institute.
Toutes les filières doivent désormais compter avec l’irruption d’une ou de plusieurs entreprises numériques qui bouleversent les modes classiques, a soutenu le professeur Sakho avant de souligner la nécessité pour la presse audiovisuelle de changer de visage parce que la compression numérique a engendré une vraie révolution technologique, et que la compression des données permet la multiplication des chaînes diffusées sur un même canal.
« Avec le numérique, les média sont confrontés au risque sur le marché; au risque de la production audiovisuelle nationale, au risque sur la télévision publique avec la disparition du réseau analogique et l’apparition de la possible thématisation des chaînes », a indiqué le professeur Abdoulaye Sakho.
Toutes choses qui font dire à Ibrahima Nour Eddine Diagne que l’accès à l’information a été remise en cause par le numérique du fait qu’aujourd’hui, l’information peut venir de n’importe qui, passant d’une information incertaine à une information certaine.
Tout cela explique pourquoi, selon le professeur, « il y a des contraintes liées à la source de l’information dont la presse et le Gouvernement n’ont plus à eux seuls le monopole, à la morale (perturbation de la réserve morale), à la pression et à l’influence, à la rentabilité, à la vie privée, à l’éthique et à la déontologie, à l’indépendance qui est individuelle, et à la sécurité ».
Cependant, selon Cheikh Guèye, docteur en géographie et coordinateur de la plateforme commune stratégique d’Enda Tiers Monde, la presse est bousculée par le numérique et les réseaux sociaux dans un contexte marqué par le développement fulgurant des médias.
A son avis, le numérique prend une place importante en permettant une rapide diffusion de l’information, même s’il ouvre, ce faisant, tous les possibles en termes d’opportunités et de dérives.
« Avec le numérique, a-t-il souligné, on assiste à une généralisation de la fonction de journaliste. Tout le monde tend à être journaliste et peut diffuser des contenus ».

Auteur: Apanews

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