Comme en 1968 et en 2012, les populations de Bamako applaudissent et encouragent les militaires qui ont investi la rue. Comme si ce peuple martyre qui partagé entre le front et la pandémie et celui du Djiadisme, n’en avait pas assez de vivre cette souffrance, les offres de régime militaires rejetés dans les autres pays africains.

Si cette présumée mutinerie se transforme en coup d’État, le Mali serait l’un des rares pays où les peuples acceptent de se laisser diriger par des militaires.

Si le Sénégal a jusque là, été un pays stable qui n’a jamais connu de coup d’État, c’est que son peuple a très tôt reconnu qu’avec les régimes militaires, c’est un spirale de coups d’État et de violence qui s’installe définitivement et qui peuvent resurgir à tout moment.

Ce 23 juin qui révéla au monde le courage et la détermination des sénégalais, ces derniers qui avaient mis sens dessus sens dessous la capitale, se sont tranquillement retirés après avoir contraint Abdoulaye Wade à abandonner son projet de dévolution monarchique déguisé et enfoui dans un tiquet diabolique. Ce jour là, il y’a aucun doute, si les sénégalais avaient acculé le président Wade l’amenant à douter, les militaires auraient pu facilement prendre le pouvoir et le Sénégal perdrait ce qu’il a toujours brandi avec fierté , cette virginité que tous les pays africains ont  perdu.

Cette leçon les maliens ne l’ont jamais appris. Et s’il n’y avait pas le fameux coup d’État de Sanogo à un mois de l’élection présidentielle, les Djiadistes du Nord auraient beaucoup de peine de menacer Bamako et sauvé de justesse par la CEDEAO et la France.